Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Bibliothèque des trois horloges

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Janvier ESPOSITO

Le chant de Bab-el-Oued

Faire un tour en pastera

C'est t'A t'A, c'est Algerois,

Manger d'la calentita

C'est t'A t'A, c'est Algerois,

Du couscous et d'la loubia

C'est t'A t'A, c'est Algerois,

Et la figua dé ta ouéla

C'est t'A t'A,c'est Algerois.

A Paris, ils ont la place de la concorde , Le boulvard St Michel, la tour Eiffel, tsoin-tsoin

Nous à Bab-el-Oued on n'a vraiment pas ça,

On se contente alors d'la Bassetta.

COMPOMAR

Souviens toi tristement , l'été soixante-deux ,

Le miracle incertain , appelant de nos voeux

Rester de l'autre côté de Méditerranée ,

Avec espoir croyant à la fidélité .

Alors est arrivé le temps de trahison ,

Qui nous fit délaisser, nos biens et nos maisons !

Un refuge s'offrit , un coin de Paradis ,

Cette île de Beauté , comme on nous l'avez dit !

Et ce matin de juin , changea notre Destin ,

Pleines de souvenirs , deux valises à la main !

Le coeur insouciant , avec notre chagrin ,

Nous voilà débarqués , sur les quais d'Ajaccio ,

Je m'en souviens encore , j'étais pourtant petiot !

Du haut de mes douze ans , contemplant cet instant ,

À moitié inconscient , je défiais le Temps !

Mais au tréfonds de moi , sentais ce désarroi ,

Qui , encore et toujours , met mon coeur en émoi ,

Car je m'en souviens bien , nous n'avions plus de toit !

C'était l'été tourments , l'été du Désespoir,

Il fallait être fort , pour conserver l'espoir,

Et nous partions de rien , tournés vers le Néant,

Conscients d'avoir perdu , à jamais tous ces ans ,

À construire , embellir, encore et tout le temps !

Nous savons bien que rien , ne serait comme avant ,

OUI c'était cet été , l'été de mes douze ans .

Je savais que plus rien , ne serait autrement ,

Mais où sont donc passés , tous mes amis d'antan ?

Je pense à ceux d'avant , ce très fameux printemps ,

Plus jamais , sûrement , je ne les reverrais !

Comme moi , à coup sûr , très fort ils s'ennuieraient ,

Comme moi , à comprendre , encore ils chercheraient ,

Comme moi , à chercher , aussi s'épuiseraient !

Et parfois dans le coin , de ma vraie solitude ,

Avec eux me surprend , à reprendre habitudes !

Pour faire un peu semblant , d'encore exister,

Je m'invente des jeux , pour me faire rêver ,

Mais je sais bien que rien , ne sera comme avant !

Le vent a balayé , à tout jamais ce temps ,

Et il ne m'a laissé que foison de soupirs,

Qui s'en viennent parfois , réveiller souvenirs ,

De ce lointain été de vive déchirure ,

Il ne me reste plus , que la seule écriture ,

Que je veux exprimer, sans plus de fioritures ,

Besoin d'exorciser , sans rancoeur et sans haine ,

L'été , le noir été , celui de toutes peines !

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