- 1 Document dans Documents divers de Jean-Marc LABOULBENE
Michel SUCH
mardi 4 février 2014 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 15/03/2013 09:08
Cher André Trivés. Je pensais être le seul détenteur de :"La ouella fa roz sin seba, et le ouello di que no vol, la ouella salsa li pega et le ouello li trenca le pérol." Il m'arrive encore de chanter cette comptine en famille sous l'oeil effaré de mes enfants... Et je termine toujours par:" Dé Polop sone, dé Polop sone, nina, nina, nina nina nina... Je sens que cette journée va être belle et que je vais me retrouver sur les genoux de mon grand-père à chanter avec lui sous le regard amusé de ma ouella... Cagon dé dios!
Mustapha OUALIKENE
mardi 4 février 2014 - Bibliothèque des trois horloges
e : 14/03/2013 16:18
En lisant les billets de notre amie Andrée et de Merzak concernant notre irremplaçable ami Abdelkader (KIKI pour les intimes), une anecdote me revient en mémoire. C’était au stade de St. Eugène aujourd’hui Bologhine, juste avant de rentré sur le terrain pour arbitrer une rencontre de foot un de mes juges de touche à dis à Kiki qui était avec nous dans le vestiaire réservé aux arbitres qu’il était (le juge de touche) tout le temps déranger par le bruit de son voisin qui habite un étage plus haut. Kiki lui a dis que ce n’était rien puisque lui-même il faisait la même chose avec ses voisins surtout en été quand il faisait chaud, Kiki nous avait dis que de 21h à 23h et des fois bien plus tard, il dérangeait ses pauvres voisins avec sa femme et ses enfants dans leurs discutions. Quand je lui ai demander si ses voisins se sont plaint, Kiki nous avait dis que les malheureux ne sont jamais plaint et qu’il regrettait de ne pas les laissé se reposer en paix. Puis voyant que nous n’avions rien compris il nous avait expliqué que ses voisins ce sont les tombes qui se trouvent à proximité de sa maison puisqu’il habite à l’intérieur du cimetière de St. Eugène la grande maison portail coté Bd. Des Flandres. Mais depuis quand on veux discuter avec lui on le trouve sur une chaise sur le trottoir. Sacré Kiki
André TRIVES
mardi 4 février 2014 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 14/03/2013 13:11
Pour remercier le talent affirmé d'écrivain de notre ami Merzak, à mon tour d'évoquer un souvenir olfactif de notre enfance :
Les murs des maisons autour du lavoir de la Bassetta à Bab el Oued, doivent se souvenir de ces airs espagnols qui se répandaient dans le quartier par les fenêtres entrouvertes les matins d’été. Nos aïeux se régalaient à écouter ces musiques de leur pays sorties d’un phonographe à manivelle. La vie se déroulait paisiblement, pourvu que la table du dimanche midi ait été bien garnie autour et dessus. Autour, il y avait la famille, parents et enfants ; dessus une marmite contenant une “arroz caldo” qui embaumait les paliers des maisons. A la fin du repas, retentissaient des rires à l’écoute de cet air valencien : “ La ouella fa roz sin seba, et le ouello di que no vol, la ouella salsa li pega et le ouello li trenca le pérol.” Cette comptine de nos anciens rappelait le pays de leurs ancêtres qu’ils avaient quitté pour offrir un avenir meilleur à leur descendance. Et comment oublier les odeurs qui s’installaient tous les jours, sur le coup de midi dans le courant d’air des maisons aux portes d’entrée jamais fermées. Les poivrons frits, les sardines en escabetch et l’ “omblette de pon de terre “ ravissaient nos narines. Alors on ressentait un torrent de plaisir se déverser dans nos gorges. Mes amis aujourd’hui tout comme moi en exil, quel bonheur et quelle chance d’avoir vécu cette époque à jamais révolue ?
Le Berger de Mostaganem
MERZAK
mardi 4 février 2014 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 13/03/2013 22:43
Mr Eschinni.
Quel quartier n'a pas eu son personnage "spécial" faisant des apparitions épisodiques et pittorèsques, et que l'on taquinait gentiment.
Nous en avions un aussi, qui avait cette allure relachée d'un dimanche à la maison. Un dimanche qui durait des années, ressassant les mêmes reflexions, les mêmes confidences que la veille et que le lendemain.
On restait tout de même, à la fois perplexe et attendri devant la monotonie de cette vie rytmée par la ronde des saisons, dans lesquelles les jours se superposent aux jours, et les années aux années.
Toujours vétu à la 6-4-2 (sauf le dimanche), beaucoup l'appelaient Four à chaux "Fouratcho", et lui, fier de son camaïeu, était complètement imperméable aux critiques.
Andrée le connait car elle venait souvent aux baraquements en face.
Son nom Mr Eschinni ne lui dira rien. Mais si je lui dit que c'était le marbrier du 26 Ave Malakoff, alors cela remontera à la surface.
Un véritable artiste qui travaillait cette roche avec amour et noblesse (une de ses oeuvres, une boussole, se trouve toujours à Notre Dame, et à chaque passage, on se remémore avec émoi et tristesse cet homme qui a marqué ce quartier). Il était originaire de la région de Carrare, d'où venait le célèbre marbre blanc.
Il est parti un beau jour, comme beaucoup d'autres personnages du même calibre.
Sachez Mr Eschinni, où que vous soyez, que vous avez laissé un vide immense. C'est étrange, mais personne n'aurait pensé à le tutoyer.
Peut être parce qu'il tenait beaucoup à la noblesse d'un vocabulaire choisi et oublié de nos jours.
Nous avons beaucoup appris avec lui sur l'art et la peinture italiens. Quand à la lecture, il n'avait de goût que pour les auteurs qui écrivent "maigre": Laclos, Saint Simon, Retz, La Rochefoucauld...et nous gamins de l'époque, étions émerveillés par ces énigmes que nous ne comprenions pas.
Je tenais aujourd'hui à rendre hommage à cet homme qui a accompagné notre enfance et une partie de notre adolescence.
Il a marqué ce quartier qui longtemps fût miraculeusement préservé de la boulimie des promoteurs immobiliers et, qui est maintenant à l'abandon et privé de futur.
Où sont tous les êtres démunis et fiers qui ont fait "vivre" et "vibrer" ce quartier? Où sont les gitans de l'héliport?, "les résidents de la plage": Kaouène, Latrache, Drimouche, Rouget, Le Manchot, Yeux Rouges, Merzak (frère de Abdelkader, Yahia et Mokhtar Kentéra) et l'immense Choucha disparue dans d'atroces conditions que je tairais ici. Kiki le gardien de la mémoire et du Stade que je ne manque jamais de saluer à chaque passage à Alger.
Le magasin La Mer a disparu comme tant d'autres...mais les souvenirs restent. Indélébiles. Ainsi que cette nostagie qui est un véritable bonheur à l'imparfait.
Je m'excuse de la longueur de ce texte et remercie ceux qui ont eu la patience de le lire jusqu'au bout.
Andrée ATLAN
mardi 4 février 2014 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 12/03/2013 12:15
jolie citation
Les odeurs de la maison, ces traces de souvenirs, ce sont peut-être les murs eux-mêmes qui se parfument aux âmes de ceux qui ont vécu là.
MERCI MERZAK BEAU TEXTE PLEIN DE TENDRESSE.
QUI RAPPELLE DES SOUVENIRS QUE L'ON A PAS OUBLIER SIMPLEMENT MIS DANS UN COIN DE NOS MEMOIRES.
TU PARLES DE MME MAURICE OUI QUI ETAIT ASSISE JUSTE EN FACE DE LA SINAGOGUE ET A CHAQUE PASSAGE UNE PETITE DISCUTION AVEC CETTE DAME.
DES PERSONNES VRAIES QUI NOUS ONT BEAUCOUP APPORTER IL Y EN A BIEN D'AUTRES.
IL Y A UN PERSONNAGE DU COTE DES BARRAQUEMENTS C'ETAIT CET HOMME QUE L'ON APPELAIT KAROUENE.
MERCI ENCORE POUR CE TEXTE.
MERZAK
mardi 4 février 2014 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 12/03/2013 10:49
Mme Maurice.
Elle était toujours assise à califourchon sur sa chaise au seuil du 10 rue de Colmar, à quelques pas de la Synagogue Samuel Lebar, et de l'entrée des tabacs du Globe rue de Dijon.
Il y avait au coin de ces deux rues, une pierre en granit, scéllée à l'immeuble où elle aimait s'assoir et qu'on appelait "la pierre de Mme Maurice. Car c'est bien d'elle qu'il s'agit.
Mr Larfi "l'ancêtre" était toujours à ses côtés, un mégot maïs aux coin des lèvres, silencieux comme une carpe.
Elle nous disait que c'était un péon spécialiste en pyrotechnie, et nous, on faisait semblant d'y croire, même si on savait qu'il avait toujours habité les baraquements en face des Bains de Chevaux.
Tout de noir vêtue, elle semblait tout le temps penser à quelque chose, comme si sa vie entière lui passait sous les yeux en permanence, et qu'elle cherchait à en sélectionner les moments les plus intéressants.
Elle avait la réplique facile, un vocabulaire coloré, et nous avons appris avec elle à insulter en italien. espagnol, hébreu, arabe kabyle, et même un peu en francais.
A peine la distinguait-on de ce qui l'entourait, et dés qu'on l'apercevait, si fine, si menue, il semblait que tant de "grossièreté" allait l'écraser, mais sa simplicité avait raison de tout. Chacun de ses gestes semblait exprimer une bonté profonde, discrète, une perpétuelle vigilance du coeur.
Qu'elle ait souffert, nul n'en doutait. Et nul ne doutait que cette souffrance ait été à la mesure de ses forces, de la prodigieuse résistance morale dont on la sentait capable.
Elle disait aussi que les fleuves les plus boueux ont une source (claire). Mais qui de nous pouvait comprendre à l'époque. Et, chose étrange, son présent appartenait à tous. Y puisait qui voulait. Merci Mme Maurice pour toutes ces leçons de savoir vivre que nous ne comprenions pas.
C'est un petit hommage à cette femme hors du commun, et un petit salut à tous les anciens de Bab El oued disséminés un peu partout qui se reconnaitrons sans peine, et avec lesquels je conserve encore aujourd'hui un lien en pointillé, à coup de mails et de SMS.
Bonjour aux familles Garcia, Addadaine, Passarelli, Boucetta, Aznar, Robinet, Choukroun, Bentolila, Kerroum, Montiel, Olives, Balzano, Sauvin, Riquelme, Spinoza...et tous les autres la liste est longue...
Nacéra ADDADAHINE
mardi 4 février 2014 - Bibliothèque des trois horloges
En réponse à Merzak.
Souvenirs d'enfance sont de longue durée ( proverbe danois ).
Je me souviens comme si cela datait d'hier. Mon enfance dans ce merveilleux quartier.
Rues de la Consolation, Lebars,Lavandières,Dijon, Colmar, Lavoisier, Riégo, du Dey et bien sûr l'avenue Malakoff.
A chaque voyage, je vais faire un petit tour dans ces rues; histoire de me ressourcer.
Dans la rue de Dijon, il y avait le salon de coiffure devenu menuiserie par la suite et bureau FFS aujourd'hui??? Plus haut, Madame Papallardo chez qui nous allions chercher les pains de glace et parfois du vin pour madame Bosch moyennant une petite pièce que nous allions vite dépenser chez Santa ou Moussa avant de nous rendre à l'école.
L'école. Oui, l'école de Dijon, juste en face de la maison où nous habitions. Que de souvenirs!!! Juste à côté, la synagogue et en face la fabrique de tabac.
Non, je n'oublierai pas la fameuse pierre à Madame Maurice.
Côté avenue Malakoff, je n'ai pas souvenance de tous les magasins.
Un bar angle Dijon Malakoff, juste après une toute petite épicerie, une autre grande épicerie que nous appellions Chez Mickey, le café à ton père. Je ne sais pas si la boulangerie était avant ou après la boutique de bouées, articles de pêche et autres.
Dans notre secteur il y avait Choucha, Kabrane ( caporal), Popaul, Titine, Osmane qui portait un écriteau et Fredj de la synagogue.
Merci Merzak de m'avoir fait revivre tant de souvenirs.
MERZAK
mardi 4 février 2014 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 11/03/2013 19:44
MOUSSA.
Pour faire plaisir à Mr le Maire et à la Clique des Messageries, j’aimerais partager avec vous ce souvenir et parler de Moussa l’épicier de la rue Charles Lebar, à 30m. de l’Ecole Sigwalt. Qui n’a pas acheté un zigomar, du réglisse en poudre dans un tube de verre, une plume Script ou Sergent Major, ou tout simplement un Globo avant d’entrer en classe.
Il faisait dans tout: Articles d’écoliers, Confiserie, Alimentation Générale et j’en passe. En fait ils étaient deux, mais qui était qui? Ils habitaient l’arrière boutique et ne fermaient pratiquement jamais.
Celui à qui nous avions "à faire" était petit, avec une barbe taillée en collier et une blouse grise (à l’époque on disait une blouse de Marseille).
Je me souviens parfaitement de sa voix hésitante, voltigeant sans cesse sur les accents toniques, son teint cachectique à la peau couleur de thé léger et l’oeil toujours aux aguets.
L’autre,était un homme plus agé, l’oeil plissé toujours satisfait, avec un sourire figé.
Ils étaient retirés de tout ce qui ne touchait pas au magasin, et le vaste monde qui les entourait, les obligeait à vivre "à feu doux" couvercle fermé.
Leur regard mélancolique et distant, était celui de ceux qui, pas à pas, se sont retirés du monde, abstenus de toute relation.
Quand à leurs visages, ils avaient cette expression de résignation maussade, qu’ont les caissières obligées de travailler le dimanche.
Et pourtant on l’aimait bien Moussa. Et je suis persuadé qu’il nous le rendait bien à nous tous, petites pestes de l’époque.
Moussa et son magasin existent toujours. Il est devenu Libraire. Je suis passé "comme ca" il y a quelques temps et je crois avoir décélé un petit sourire. Chose impensable il y a 50 ans.
Merzak
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mercredi 29 janvier 2014 - Actualité du site
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